COMMENT LA CIA DESTABILISE
LES ENTREPRISES FRANCAISES
es Baudin, Yves Deguilhem et Jérôme Thorel, Jean-François Jacquier et Marc Nexon - 10/07/1995
L’Expansion http://www.lexpansion.com/economie/comment-la-cia-destab-ilise-les-entreprises-francaises_3594.html
Côté pile, Alcatel. Depuis trois semaines, le dossier est classé confidentiel défense . Les services secrets français ont acquis la conviction qu’une tentative de déstabilisation du géant des télécoms a été orchestrée depuis les Etats-Unis par un grand rival.
Côté face, Schneider. Selon les milieux du contre-espionnage, les démêlés de Didier Pineau-Valencienne, le patron du groupe, avec la justice belge auraient été attisés par un souffleur d’outre-Atlantique. En ligne de mire : le cabinet d’investigation Kroll. Derrière ce superprivé, habitué à ne pas laisser de preuves sur son passage, les Français ont vu la patte de l’ennemi héréditaire de Schneider. Une fois encore, c’est un géant américain.
Troublant… Dans les deux cas, deux affaires retentissantes, deux leaders mondiaux, férocement combattus sur leurs marchés. Et le même soupçon à l’égard d’une même puissance étrangère.
L’Amérique a beau crier à la paranoïa, les autorités françaises n’en démordent pas. Sur le terrain économique, le grand allié n’a plus de scrupule. Que ce soit les petites phrases de Bill Clinton prononcées à Seattle dans la cour de Boeing, accusant Airbus de voler des emplois , celles de Ron Brown, le secrétaire d’Etat au Commerce, insistant sur les liens désormais inextricables qui doivent exister entre la sécurité nationale et la sécurité économique , ou encore celles de James Woosley, l’ancien chef de la CIA, racontant aux géants de l’automobile à Detroit comment la mobilisation des forces de la nation avait permis d’engranger 20 milliards de dollars à l’exportation… Les vibrants appels au patriotisme économique ne laissent aucun doute. La machine de guerre américaine est en marche.
Et tous les coups sont permis. Surtout ceux capables de briser les reins des derniers porte-drapeaux industriels de l’Europe. Fini les barbouzes à la grand-papa ! Terminé les cravates des visiteurs trempées dans les solutions chimiques des laboratoires ou les semelles de crêpe destinées à recueillir les copeaux de métal le long d’une ligne de production ! L’espionnage a changé d’âge et gagné en perversité. Place à la déstabilisation ! Que pèse désormais un vol de brevets face au préjudice inestimable que fait supporter à son entreprise l’image souillée d’un grand patron ? Dans cette nouvelle partie d’échecs, la France est devenue une cible de choix. Pour une raison simple : ses intérêts vitaux recoupent en tous points ceux du grand protecteur : la défense, l’aéronautique, le secteur spatial, l’agriculture, les télécommunications… Aucun autre pays d’Europe n’offre aux Américains une telle concurrence frontale dans des métiers aussi stratégiques , tranche François David, président de la Coface et ancien directeur général des affaires internationales d’Aérospatiale. Conscient du problème, le Centre français du commerce extérieur (CFCE) tente de bâtir une grande centrale d’intelligence économique à destination des entreprises (nom de code R3I). Il est grand temps.
Jusqu’à présent, la méthode adverse a prouvé sa remarquable efficacité. Au point que le gouvernement français, excédé, a voulu marquer sa réprobation en demandant à Washington, en février dernier, le renvoi de cinq espions américains. Ils s’intéressaient de trop près à la stratégie de la France en matière de réglementation européenne des télécoms et de l’audiovisuel. Une première dans l’histoire des relations entre les deux pays. Et un message de fermeté adressé à cette Amérique qui ravit aux Français le leadership dans les télécommunications, s’arroge la quasi-totalité des contrats d’armement dans le Golfe et menace la prééminence d’Ariane dans les lancements de satellites. Symbole d’une compétitivité retrouvée, avec le renfort d’un dollar de combat . Mais aussi symbole de la diversité des instruments de déstabilisation économique patiemment mis au point par les Américains. En voici la revue de détail.
officines spécialisées
Compromettre des firmes Cherche société capable d’enquêter sur les faiblesses de l’état-major d’un groupe français. Cet appel d’offres clandestin à plusieurs millions de dollars, lancé au début de 1994 par une mystérieuse compagnie d’outre-Atlantique, a mis sur la brèche une bonne partie de la communauté américaine du renseignement privé. Trois ou quatre cabinets ont remporté le contrat mais n’ont jamais voulu révéler le nom du commanditaire , confie Philippe Baumard, rapporteur du groupe de travail intelligence économique au commissariat général du Plan.
Et voilà comment plusieurs officines ont pris d’assaut Alcatel et décortiqué l’emploi du temps et les méthodes de travail de Pierre Suard et de son entourage. Mais l’exploitation de leurs investigations demeure un mystère…
La chute du mur de Berlin, la contraction des effectifs de la CIA (1 500 départs) – et la reconversion dans le privé de nombre d’entre eux -, le rôle désormais crucial du renseignement économique, tout concourt à l’épanouissement des sociétés de renseignements privées aux Etats-Unis. Leur mission ? Monter des dossiers compromettants sur des entreprises, parfois à la commande, parfois de leur propre initiative, pour les revendre ensuite à la concurrence. Ces privés sont de formidables couvertures pour les multinationales et les agences fédérales d’intelligence. Et donc de redoutables instruments de déstabilisation.
Dans l’affaire Schneider, l’antenne française du cabinet d’investigation Kroll a été soupçonnée par les milieux patronaux d’avoir fourni des pièces accusatrices au juge belge Van Espen. Ce que dément son directeur, Jean-Claude Chalumeau. Il reste que Kroll disposait bien d’un dossier sur Schneider, constitué à la demande de l’américain Square D, à l’époque où Didier Pineau- Valencienne se lançait à l’assaut de cette société. Une enquête extrêmement fouillée sur les faits et gestes du patron français et de son état-major.
Pourtant, DPV lui-même retournera, sur les conseils de son entourage, réclamer l’aide de Kroll pour le tirer de ce mauvais pas belge. Une affaire inextricable, dans laquelle le véritable rôle des acteurs américains demeure trouble aux yeux de bien des enquêteurs français.
Des Kroll, il en prospère par centaines aux Etats-Unis ! Futures Group, Kirk Tyson International, Fuld and Company, SIS International figurent parmi les quelque 2 600 membres rassemblés au sein de Scip, l’association américaine du renseignement privé. Une communauté dont les instances dirigeantes côtoyent les représentants de firmes aussi prestigieuses que McDonnell-Douglas ou ATT. Une communauté qui vient également de se renforcer avec l’arrivée de quarante pointures de la CIA dont on imagine mal qu’elles n’aient pas conservé des liens avec leur ancienne maison.
En dépit d’une déontologie sans cesse proclamée, l’Amérique de Clinton tisse sans vergogne un immense réseau d’influence entre ses entreprises, ses agences de renseignements et l’administration.
Apôtre du renseignement ouvert à tous , Robert Steele, un ancien des marines et de la CIA, à la tête de la société Open Source Solutions, tente de s’implanter en France depuis deux ans. Comble de l’audace, il a même proposé ses services à Intelco, une entité apparentée à la Délégation générale à l’armement et spécialisée dans l’intelligence économique. En décourageant la venue de ce nouvel acteur, les autorités françaises espèrent avoir déjoué le stratagème d’une nouvelle couverture . Mais d’autres continuent d’avoir leurs entrées dans les états-majors industriels tricolores.
Parmi eux, William Lee, aux commandes d’un cabinet d’avocats international baptisé Triangle, a offert ses conseils aux plus grandes firmes françaises, notamment Thomson, qui utilise toujours ses services. Cet Américain d’origine taïwanaise, vice-président de Kroll il y a encore deux ans, mène depuis la mi-1993 une fronde de petits actionnaires contre Matra. Motif ? La direction les aurait spoliés lors de la fusion avec Hachette en dissimulant une vente de 1 500 missiles à Taïwan. Une manoeuvre destinée à sous-évaluer leurs titres. Saisis, la Commission des opérations de Bourse et le tribunal de commerce ont donné raison au groupe de Jean-Luc Lagardère. Si l’existence du contrat n’a pas été révélée pour des raisons de confidentialité, son incidence sur la valeur des actions a bien été prise en compte. Mais William Lee, qui n’hésite pas à se montrer sur les gradins de Roland-Garros, refuse de rendre les armes.
Les enjeux sont tels qu’on ne peut exclure qu’un ou plusieurs adversaires de Matra tirent les ficelles de cette affaire depuis le début.
Les soupçons ne pèsent pas seulement sur les francs-tireurs. De grands cabinets d’audit américains, employant d’anciens agents de la CIA, font eux aussi l’objet de la plus grande attention des services secrets. Peu de temps avant d’installer le comité Compétitivité et sécurité, chargé de coordonner l’intelligence économique en France, Edouard Balladur avait reçu une mise en garde écrite de ses services accusant certaines de ces respectables maisons de jouer un rôle non négligeable dans les systèmes d’intelligence économique anglo-saxons . Réaction gauloise face à l’omnipotence du grand oncle d’Amérique dans un secteur éminemment stratégique ? De quoi, en tout cas, déclencher une soupçonnite aigu« : 85 % des sociétés cotées à la Bourse de Paris, mais aussi les plus grandes entreprises nationalisées, font appel à des grands cabinets anglo-saxons pour leurs missions d’audit ou de certification des comptes.
réseau internet
Infiltrer et désinformer Depuis deux mois, des entreprises du secteur spatial, de l’aéronautique et du high-tech sont victimes de piratages informatiques. Cette note laconique et confidentielle rédigée par le ministère de la Défense est parvenue le mois dernier sur le bureau du Premier ministre, Alain Juppé. Le nom de l’accusé n’y figure pas.
Mais la toile d’araignée électronique géante d’Internet (40 millions d’abonnés), activée depuis les Etats-Unis, soulève bien des interrogations chez les industriels français. Aérospatiale, France Télécom, Arianespace, Renater (le réseau scientifique français), et même l’Inria (l’Institut national de recherche en informatique et en automatique), ont vu récemment leurs systèmes informatiques infiltrés via Internet et quelques-unes de leurs données sensibles mises au jour. Ne m’en parlez pas , soupire Louis Gallois, le patron d’Aérospatiale, quand le sujet est abordé. L’avionneur n’a pas eu de chance. Au cours des derniers mois, il a subi une vaste campagne de désinformation sur ce réseau. A deux reprises. Peu de temps après le crash d’un ATR aux Etats-Unis, en octobre 1994, et après celui d’un Airbus roumain, en mars dernier. Des fiches techniques erronées, destinées à mettre en évidence les imperfections des deux appareils, ont circulé sur le réseau. Pour leur part, les ingénieurs français n’ont aucun doute : Des informations aussi pointues proviennent à l’évidence d’un organisme spécialisé. Le nom de la FAA, l’administration de l’aviation civile américaine, est le plus souvent cité.
Mais en utilisant Internet, l’industrie française s’expose à tous vents. Il serait extrêmement naïf de considérer que les Etats-Unis n’utiliseront pas ce réseau comme un instrument de propagande et de désinformation planétaire , peut-on lire dans un rapport remis l’an passé à Edouard Balladur par des experts militaires. Plus que jamais la puissance technologique américaine se met au service de la nouvelle profession de foi de l’administration Clinton. La NSA (National Security Agency), avec ses 3,5 milliards de dollars de budget, a pour mission d’intercepter toutes les communications électroniques (fax, téléphone…) stratégiques, en s’appuyant notamment sur un site d’écoute anglo-américain installé en Grande-Bretagne et employant 12 000 hommes. Un arsenal gigantesque qui n’est pas l’exclusivité de l’Etat. Kroll, le plus influent cabinet de renseignements privé, est en mesure de repérer, grâce à une batterie d’ordinateurs, les déplacements quotidiens à travers le monde de plusieurs dizaines de décideurs politiques et économiques européens. Il est vrai que le principal système de réservation aérienne est d’origine américaine ! Les moyens informatiques de certaines sociétés de renseignements privées sont maintenant supérieurs à ceux de nos services secrets , enrage un haut fonctionnaire du ministère de la Défense.
diplomates et firmes
Espionner des PME Depuis l’arrivée de Bill Clinton à la Maison-Blanche, les services diplomatiques américains ont été redéployés. En France, le réseau consulaire des Etats-Unis est devenu particulièrement actif auprès du tissu des PME-PMI de province. Avec un ciblage adapté et un personnel formé au profil de chaque région : l’agroalimentaire à Nantes, l’aéronautique et la défense à Bordeaux, le nucléaire et la chimie pour Rhône-Alpes et Méditerranée… Ainsi, raconte Yves Sillard, le patron de Défense conseil international, ex-délégué général à l’armement, on s’est rendu compte récemment que les Américains s’adonnaient au recueil méthodique d’informations sur l’évolution de l’activité aéronautique de certaines PME du Sud-Ouest.
Les Etats-Unis ont dressé un véritable plan d’attaque contre nos PME , confirme un agent de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure). Objectif : assurer un suivi systématique des petites entreprises susceptibles de détenir de l’information stratégique, ou constituant le maillon indispensable d’une filière clé.
Des récits édifiants commencent à circuler. On rapporte l’histoire d’une société chargée de compacter les archives des ministères qui s’est vu offrir les services d’un sous-traitant américain. Mais, pour prouver l’efficacité de son système, ce dernier avait besoin qu’on lui expédie une tonne de ces archives ultraconfidentielles…
Une opération un peu grossière, rapidement déjouée par les services secrets. Autre cas, l’entrée d’actionnaires américains dans le capital public d’un groupe détenant une importante société de fournitures aéronautiques. Ou encore ce fabricant de papier cadeau qui s’est aperçu, en remplissant un questionnaire pour une société de conseil anglo-saxonne, que trois questions, parmi beaucoup d’autres anodines, permettraient à un concurrent de reconstituer ses secrets de fabrication.
Aucun secteur n’est à l’abri. L’épisode Merck a ému la communauté des 350 laboratoires français de pharmacie. Tablant sur le sous-équipement informatique des médecins, Medco, filiale du géant américain Merck, semblait avoir trouvé le moyen de s’introduire chez les généralistes français, principaux prescripteurs de médicaments.
Comment ? En offrant à 15 000 d’entre eux un micro-ordinateur doté d’un logiciel de prescription automatique – un investissement de l’ordre de 400 millions de francs – et bourré à plus de 80 % de références de médicaments américains. Il fallait y penser !
Aujourd’hui, le laboratoire dément.
A la japonaise, les sociétés américaines multiplient les implantations de minilaboratoires, ou de petits établissements, près des pôles français de recherches appliquées. Les compétences acquises dans l’activité vétérinaire par le zoopôle de Saint-Brieuc, à travers l’étude des maladies propres à certains élevages, lui ont valu le voisinage du laboratoire américano-britannique SmithKline-Beecham. Ce phénomène d’essaimage, apparu au cours des dernières années, n’est pas toujours innocent.
informateurs
Torpiller les grands contrats L’échiquier invisible : dans cet espace se perdent ou se gagnent les batailles pour des grands contrats , écrit en substance, dans la revue Défense nationale, le général Pichot-Duclos, ancien directeur de l’Ecole interarmes du renseignement. Dassault ouvre des discussions dans le Golfe pour vendre des avions de combat ? On l’accuse aussitôt d’avoir versé des pots-de-vin (pratique incontournable dans l’armement) pour obtenir, contre l’américain Litton, le contrat de modernisation des F16 de l’armée de l’air belge. Le scénario est devenu classique, confie Pierre Lellouche, un proche de Jacques Chirac. La CIA a décidé de casser systématiquement tous nos réseaux commerciaux à l’étranger en révélant l’identité de nos intermédiaires.
Le consortium Thomson-Alcatel vient d’en faire les frais au Brésil.
La puissance publique américaine a employé des moyens démesurés afin de permettre à Raytheon d’emporter le contrat de 7 milliards de francs que les deux firmes françaises s’apprêtaient à conclure avec le gouvernement brésilien pour la couverture radar de l’Amazonie.
Thomson a d’abord été accusé par les services secrets américains de fausser le marché en versant des commissions. Comme l’explique Maurice Botbol, directeur de la lettre confidentielle Le Monde du renseignement : C’est l’exemple type de déstabilisation où le pouvoir politique prend le relais de la CIA. Durant quinze jours, tous les matins à 8 heures, un conseil de guerre s’est tenu autour de Jeffrey Garten, sous-secrétaire d’Etat au Commerce. Bill Clinton y a parfois participé en personne, avec l’appui du National Security Council, organisme destinataire de toutes les productions de la communauté américaine du renseignement. Au final, les Américains ont sorti leur joker. En exigeant le remboursement d’une créance détenue par l’Eximbank (la Coface américaine) sur Varig, la compagnie aérienne brésilienne, ils ont obtenu gain de cause. Les Brésiliens n’avaient plus le choix. A moins de supporter la faillite de leur compagnie nationale.
Contrairement à l’idée avancée, ce ne sont pas seulement les coups de fil de Clinton qui ont convaincu le roi Fahd d’Arabie Saoudite de confier à ATT un contrat de 20 milliards de francs et un autre de 30 milliards au duo Boeing-McDonnell-Douglas. Des fonctionnaires du Quai d’Orsay restent persuadés qu’Alcatel et Airbus ont été écartés de la compétition parce que la CIA a transmis opportunément à l’Arabie Saoudite l’enregistrement de tractations menées par des pétroliers français avec des émissaires de Saddam Hussein, les ennemis jurés de Riyad.
La déstabilisation prend aussi la forme de manipulations de presse.
Aux Pays-Bas, l’Apache de McDonnell-Douglas dispute au Tigre franco-allemand d’Eurocopter un marché de 4 milliards de dollars.
Pure coïncidence ? Le Telegraaf, un quotidien hollandais, a annoncé le 16 février dernier que le ministre de la Défense avait été contraint à un atterrissage forcé à Marignane au cours d’un vol de démonstration à bord du Tigre. Pas de chance, les enregistrements réalisés par Eurocopter prouvent que le vol s’est déroulé sans incident.
Plus difficile en revanche de trouver confirmation d’un soupçon qui a pris des allures de certitude dans les milieux industriels français de l’armement. La fausse alerte à l’invasion du Koweït par l’Irak déclenchée en octobre dernier par la Maison-Blanche n’aurait eu qu’un objectif : effrayer les Emirats pour mieux les contraindre à acheter des avions de combat américains F15. Et puis parfois on recourt aux vieilles ficelles du métier. Les équipes commerciales d’une grande firme d’électronique française, venues négocier un important contrat en Malaisie, ont ainsi retrouvé leurs chambres d’hôtel truffées de micros et de caméras.
Dans le domaine spatial, la tension est à son comble. Selon Le Canard enchaîné de la semaine dernière, un rapport secret de la DGSE avance la thèse de l’assassinat dans l’accident survenu le 5 mai dernier au centre spatial de Kourou, qui a coûté la vie à deux techniciens .
Faute d’une urgente mobilisation, les entreprises françaises resteront les grandes perdantes de cette chasse aux agents secrets.
C’est pourtant le scénario inverse que CNN s’apprête à révéler. La chaîne américaine devrait diffuser à la fin du mois un reportage décrivant la France comme un nid d’espions, sur la base de témoignages de firmes américaines… Un nouvel épisode de la guerre des nerfs. Jean-François Jacquier et Marc Nexon
Mais qui a tué Lehman Brothers ?
Vendredi 06 Février 2009 à 07:58
Publié par Rag dans Guerre économique
Mais qui a tué Lehman Brothers ?
LE MONDE | 07.10.08 | 13h43
LONDRES CORRESPONDANT

Ce sont des pages qui portent le poids d’invraisemblables soupçons. Leurs conclusions pourraient ébranler une bonne partie de l’establishment new-yorkais sur fond d’une planète financière devenue folle. C’est même un réquisitoire sans précédent dans les annales des tourmentes boursières que contiennent ces documents déposés par un groupe de créanciers la semaine dernière auprès d’un tribunal des faillites de New York – et exposés par le Sunday Times.
JPMorgan Chase (JPMC) aurait tout simplement précipité la faillite de Lehman Brothers en gelant près de 17 milliards de dollars (12,6 milliards d’euros) d’actifs en liquidités et titres appartenant à l’entreprise en quasi faillite vendredi 12 septembre au soir. Le 15 septembre au matin, victime de la crise du crédit, cette vénérable institution de Wall Street a déposé son bilan. « En conséquence des actions de JPMorgan, Lehman a souffert d’une crise de liquidités immédiates, qui aurait pu être évitée par un certain nombre d’événements, dont aucun ne s’est produit », souligne ce « comité des créanciers » regroupant la plupart des poids lourds de la finance, aux Etats-Unis, en Asie et en Europe.
A écouter l’acte d’accusation, JPMC, principale chambre de compensation de Lehman Brothers, a pris ces actifs en otage pour garantir le remboursement du gros des prêts octroyés à Lehman, soit 23 milliards de dollars. De quoi nourrir la réflexion du juge qui doit examiner le 16 octobre la demande des créanciers d’ouvrir les livres de comptes de JPMC.
« C’est probablement vrai. JPMorgan devait se protéger. L’ordre aurait pu très bien venir du département négoce voulant récupérer les actions prêtées à Lehman ou de la trésorerie inquiète du volume des créances. Et si JPMorgan refuse de faire des affaires avec vous, vous êtes mort », indique un banquier londonien, l’un des rares à accepter de commenter les allégations, même sous couvert d’anonymat. JPMC a qualifié ces accusations d’ »infondées ».
Dans cette surproduction à la new-yorkaise, la fin est déjà connue. Pas de « happy end » comme à Hollywood, mais la mort d’un fleuron de Wall Street, 24 000 salariés sur le carreau, les activités de banque d’affaires aux Etats-Unis et en Europe vendues à l’encan à Barclays et à Nomura, des auditions au Congrès et une enquête du FBI. Et, désormais, cette interrogation que même John Grisham, l’auteur du thriller La Firme n’aurait pas pu inventer : Lehman Brothers est-elle tombée à la suite d’un complot de ses concurrents déterminés à chasser du Temple ses banquiers garnements ? Selon le Financial Times, Lehman Brothers a demandé l’aide de la Réserve fédérale américaine (Fed) en juillet en proposant un assouplissement des règles de crédit. Son refus a effectivement « tué » Lehman Brothers. Or, deux mois plus tard, après la mise sous administration de cette dernière, la banque centrale a accepté de permettre à ses rivaux, Goldman Sachs et Morgan Stanley, de se transformer en holding pour obtenir des liquidités supplémentaires.
Le secrétaire au Trésor, Henry Paulson, a été consulté. Or le grand argentier est l’ancien directeur général de Goldman Sachs, une banque qu’il a sauvée in extremis du naufrage à la mi-septembre. M. Paulson a aussi encouragé JPMC, fort de son bilan et de sa faible exposition aux subprimes hypothécaires, à reprendre successivement et au rabais Bear Stearns et Washington Mutual, au bord de la banqueroute. En favorisant JPMC, le Trésor a créé un deuxième supermarché de la finance capable de rivaliser avec Citigroup en offrant toute la panoplie des services financiers.
Petit retour en arrière. Entré à Lehman en 1969, Richard Fuld, qui est devenu PDG en 1994, a radicalement transformé un spécialiste obligataire en l’une des banques les plus agressives de Wall Street.
Son objectif affiché est de rattraper à tout prix les trois géants que sont Goldman, Morgan Stanley et Merrill Lynch. Se retrouver à l’époque en deuxième division, aux côtés de JPMorgan, est vécu comme une humiliation par ce banquier avide de pouvoir et imbu de sa légitimité. Mais en 2001, à la suite de son rachat par Chase, JPM devient la deuxième banque des Etats-Unis. Lehman est alors marginalisée, reléguée à un rang subalterne dans les métiers les plus nobles, le conseil aux entreprises ou la gestion de patrimoine.
M. Fuld accélère alors l’histoire de cette maison en la transformant en petit bijou de l’ingénierie financière. Les produits structurés, comme le crédit immobilier, les fameux subprimes, constituent un mode de rattrapage idéal.
Mais on ne met pas les pieds dans la cour des grands sans recevoir quelques perfidies pour prix de son audace.
M. Fuld n’en a cure. Avec cet air froid et méprisant qui lui a valu l’une des plus détestables réputations à Wall Street, « Poison », le surnom peu amène que lui a donné un célèbre commentateur de télévision, ne se soucie guère de se faire des ennemis. L’homme, dont l’activisme en agace plus d’un, a été diffamé, mais jamais on n’a trouvé sur lui ce qu’il est convenu d’appeler un dossier. Rien, juste cette implication dans la déroute, en 1998, de Long Term Capital Management (LCTM), le hedge fund (fonds spéculatif) sauvé de la faillite par une intervention de la Réserve fédérale de New York.
Parmi les seize plus importants établissements financiers mondiaux appelés à sauver LCTM figure Travelers. Le numéro deux de ce groupe est un certain Jamie Dimon. Il est aujourd’hui PDG de JPMorgan Chase.
Sur le bureau de M. Dimon, un cadre doré protège la photo légèrement jaunie d’un homme trapu au visage compact, comme écrasé dans un étau d’énergie : J. Pierpont Morgan. Pour expliquer son hostilité envers M. Fuld, le patron de JPMC depuis janvier 2006 aime citer le fondateur de la mythique dynastie bancaire : « Le caractère d’un homme est plus important que sa fortune. » On n’ira pas jusqu’à prétendre que si M. Dimon travaille au minimum quinze heures par jour et exige de ses cadres qu’ils fassent de même, c’est hors de souci d’enrichissement personnel. Mais ce New-Yorkais de souche manifeste un franc dédain pour ceux dont l’action est uniquement motivée par le profit. Tel est le cas à ses yeux de M. Fuld. La commission de la Chambre des représentants a reproché, le 6 octobre, à l’ancien patron d’avoir empoché au bas mot 500 millions de dollars de salaires et de primes depuis 1993 alors que les contribuables se retrouvent avec une ardoise de 700 milliards de dollars.
Par son ampleur et ses conséquences, la déconfiture de Lehman Brothers, produit du système financier mondialisé, transcende bien sûr les questions de personnes. Reste que Wall Street est aussi une serre portée à très haute température où s’exacerbent rancoeurs, jalousies et états d’âme de chacun. Selon l’administrateur judiciaire chargé des avoirs européens, la liquidation de Lehman pourrait prendre dix ans.
Quel que soit l’arrêt du tribunal new-yorkais, l’attente paraîtra longue aux créanciers.
Marc Roche
_______________________________________________________________________
«Quelles leçons tirer de la faillite de Lehman Brothers ?»
Nous ne connaissons donc toujours pas clairement les raisons précises pour lesquelles Lehman a fait faillite…
Il y a en effet un «mystère Lehman» !
http://www.jdf.com/indices/2008/10/23/02003-20081023ARTJDF00019-quelles-lecons-tirer-de-la-faillite-de-lehman-brothers-.php
Pour s’en convaincre, il suffit de relire les commentaires des analystes juste avant la faillite. A partir des comptes arrêtés aux 31 août 2008, ils considéraient que Lehman avait, certes, subi des pertes importantes au troisième trimestre 2008, mais que c’était une société toujours rentable et sans véritables problèmes de liquidités.
Or, une semaine plus tard, fort brutalement, Lehman fait faillite. Il s’agit d’une première surprise car une telle faillite ne semblait représenter qu’une possibilité assez éloignée.Mais la véritable surprise est ce qui se passe après la faillite.
Précisons tout d’abord quelques ordres de grandeur. Le bilan de Lehman faisait environ 640 milliards de dollars dont environ 30 milliards de fonds propres et 170 milliards de dettes non collatéralisées. A l’actif, les titres illiquides représentaient 280 milliards de dollars dont 40 milliards de dollars environ d’actifs difficiles à valoriser (dits «Level 3» en comptabilité US).
Or après la faillite, la dette Lehman traite à 20% puis à 10% de sa valeur, pour finir à moins de 9 centimes par dollar. Au total, les investisseurs dans cette dette ont donc perdu quelques 150 milliards de dollars. C’est l’énormité de cette somme qui constitue la véritable «surprise Lehman» !
A ce stade, cette déconfiture peut avoir deux types d’explications qui ont des conséquences très différentes pour le jugement que l’on peut porter sur l’action des autorités américaines :
La faillite elle-même crée une perte de valeur monumentale car la liquidation conduit à céder à vil prix certaines activités. Barclays Capital a ainsi indiqué avoir fait une excellente affaire en rachetant une partie des activités américaines de Lehman ; Beaucoup d’actifs étaient mal valorisés dans le bilan de Lehman. Cela soulève donc la question de la sincérité du bilan de cette institution tel qu’établi à la fin août et notamment quant aux normes de valorisation des actifs illiquides. L’avenir et les enquêtes en cours de la SEC et du FBI diront où est la vérité.
Mais, si la deuxième thèse était avérée, on comprendrait mieux la position rigide des autorités américaines, dans l’impossibilité politique de dépenser 100, 150 ou 200 milliards de dollars pour sauver Wall Street ! La découverte de ce trou a nourri les inquiétudes des autres banques qui ont alors pensé que ce qui était arrivé chez Lehman pouvait aussi survenir dans d’autres institutions telles Morgan Stanley ou Goldman Sachs qui sont aussi très «leveragées» et avec une grande quantité d’actifs illiquides et difficiles à valoriser au bilan.
La faillite de Lehman soulève des interrogations sur la pertinence d’un changement des normes comptables pour les institutions financières, et notamment pour les banques ? On peut effectivement avoir deux points de vue sur les normes comptables.
Le premier, probablement dominant en France, consiste à soutenir que l’usage exagéré de la «juste valeur», c’est dire la mise en valeur de marché de l’essentiel du bilan des banques, a aggravé la crise actuelle. En effet, en situation de crise, la dépréciation de certains actifs oblige les banques à lever du capital à un moment défavorable.
Notons au passage que cette critique conduit à deux recommandations assez différentes : soit on réduit l’utilisation de la juste valeur dans les institutions financières -on casse le thermomètre pour qu’il n’indique pas de maladie-, soit on maintient ces règles comptables mais on limite leurs conséquences en termes de ratios prudentiels -on conserve le thermomètre mais on laisse le patient récupérer à son rythme-. Dans ce dernier cas, on pourrait constater la dégradation du bilan d’une institution financière, mais celle-ci disposerait d’un certain temps pour faire face à ces besoins en capital.
Un deuxième point de vue, assez différent, apparaît au prisme de la faillite Lehman. Ici, le principal problème est plutôt l’énorme différence d’appréciation entre la situation que décrivent les comptes au 31 août et celle que l’on constate après la faillite. On revient à la question que nous posions précédemment, Lehman a-t-il appliqué correctement les principes de «juste valeur» ?
Il semble d’ailleurs que la SEC se pose la même question à propos de Bear Stearns. Ceci suggère une grande prudence avant de procéder à un changement des normes comptables. Ne risque-t-on pas d’abandonner le principe de «juste valeur» trop rapidement alors qu’une partie du problème révélé par la crise actuelle serait plutôt une mise en œuvre défaillante de ce principe ?
Un post mortem rigoureux de la faillite de Lehman sera donc précieux.
____________________________________________________________________________
Crise financière ou guerre secrète ?
http://www.alterinfo.net/Crise-financiere-ou-guerre-secrete-_a25421.html?PHPSESSID=c34d196c0b24eca81236b95c076318cc
Le 14 octobre 2008, le gestionnaire de fonds et l’analyste financier Mostafa Belkhayate a accordé une interview au Capitale.fr, qu’on retrouve également sur son site personnel à cette adresse.
Curieusement l’une des questions et l’analyse de Monsieur Belkhayate sur des possibles causes profondes de cette crise, a complètement disparu sur le site du Capital ?! Cependant, Capital a pris le soin de laisser un lien vers le site de Belkhayate (indiqué plus haut) où l’on peut lire le suivant :
Capital.fr : Qu’est ce qui vous fait penser que la chute n’est pas terminée ?
Mostafa Belkhayate : Lorsqu’il y a un crime, cherchons le coupable du coté de celui qui en profite. Washington a résolu en moins d’une semaine le grave problème des créances américaines : en faisant croire que Freddie Mac et Fannie Mae, deux organismes américains de financement, risquaient la faillite, les financiers yankee ont coupé l’herbe sous les pieds des chinois, qui possèdent près de 400 milliards de dollars d’obligations émises par ces institutions. Ces dernières, aujourd’hui loin de leur valeur initiale, ne peuvent plus être revendues. Tous ceux qui pourraient en acheter en ont déjà ; les japonais, les européens, les russes, les arabes,… Voilà comment on peut dissoudre des milliers de milliards de dollars de dette. Pour moi, c’est la seule explication du sacrifice de Lehman Brothers. C’est ingénieux, d’autant plus que Washington a manipulé le prix du pétrole à la hausse à partir d’avril 2008 pour « offrir » sur un plateau venimeux un maximum d’obligations aux arabes, qui leur ont toujours fait une confiance aveugle. Une fois le plein fait, on lâche le pétrole et les obligations. Le mécanisme a parfaitement marché puisque aujourd’hui les créanciers amis de l’Amérique n’ont que du papier sans valeur entre les mains. Voilà la vraie guerre ! Sauf qu’il me semble qu’on ait sous-estimé la réaction de « ces amis ». Leur réaction sera violente, foudroyante…car ils ne vont pas se laisser faire. La crise boursière ne fait que commencer. On va assister à une attaque en règle sur le billet vert…
Confessions d’un tueur à gages économique
Lundi 08 Décembre 2008 à 14:27
Publié par Rag dans Guerre économique
Confessions d’un tueur à gages économique
www.geostrategie.com/cogit_content/verbatim/Confessionsduntueurgagesco.shtml
Retranscription d’une interview de John Perkins, ancien membre respecté de la communauté bancaire. Dans son livre « Confession of an Economic Hit Man » (confessions d’un tueur à gages économique ) il décrit comment, en tant que professionnel très bien payé, il a aidé les Etats-Unis à extorquer des milliards de dollars aux pays pauvres à travers le monde en leur prêtant plus d’argent qu’ils ne pouvaient rembourser pour ensuite prendre le contrôle de leurs économies
Il y a 20 ans, Perkins a commencé à écrire un livre intitulé « La Conscience d’un Tueur à gage Economique »
Perkins écrit, « le livre à l’origine était dédié aux Présidents de deux pays, des hommes qui avaient été mes clients et que j’ai respecté et que je tenais en estime – Jaime Roldos, président de l’Equateur, et Omar Torrijos, président du Panama. Les deux sont morts dans des crashs d’avion. Leurs morts ne sont pas accidentelles. Ils ont été assassinés parce qu’ils s’opposaient à l’alliance entre les dirigeants des multinationales, les gouvernement et les banques dont l’objectif est de construire l’Empire Global. Nous, les tueurs à gages économiques, n’avons pas réussi à retourner Roldos et Torrijos, alors un autre type de tueurs à gages, les chacals de la CIA, qui étaient toujours dans notre sillage, sont entrés en scène.«
John Perkins écrit aussi : « On m’a convaincu de ne pas écrire le livre. Je l’ai commencé quatre fois au cours des vingt dernières années. A chaque fois, ma décision était motivée par des événements mondiaux : l’invasion du Panama par les Etats-Unis en 1980, la première Guerre du Golfe, la Somalie, et la montée d’Oussama Ben Laden. Cependant, des menaces et des pots de vin m’ont toujours convaincu de m’arrêter. »
Perkins a finalement publié son livre intitulé « Confessions of an economic hit man » [confession d'un tueur à gages économique]. Il est avec nous dans les studios.
Amy Goodman : Nous sommes avec John Perkins. Bienvenu à « Democracy Now » [titre de l'émission - NDT]
John Perkins : Merci, Amy. Je suis heureux d’être avec vous.
AG : Et nous sommes heureux de vous recevoir. Bien, expliquez-nous ce terme « tueur à gages économique », comme vous dites.
JP : En gros, nous étions formés et notre travail consistait à construire l’empire américain. De créer des situations où le maximum de ressources étaient drainées vers ce pays, vers nos multinationales, notre gouvernement, et nous avons été très efficaces. Nous avons construit le plus grand empire de l’histoire du monde. Et nous l’avons fait au cours des 50 ans qui ont suivi la deuxième guerre mondiale, avec peu de moyens militaires en réalité. En de rares occasions, comme en Irak, les militaires interviennent mais uniquement en dernier recours. Cet empire, contrairement à tout autre empire de l’histoire du monde, a été crée d’abord par la manipulation économique, par la
fraude, par la corruption de personnes avec notre mode de vie, et à travers les tueurs à gages économiques. J’en faisais partie.
AG : Et comment en êtes-vous arrivé là ? Pour qui avez-vous travaillé ?
JP : J’ai été recruté lorsque j’étais encore étudiant dans une école de commerce, à la fin des années 60, par l’Agence de Sécurité Nationale [NSA - acronyme anglais, NDT], la plus grande et la moins connue des agences d’espionnage du pays. A la fin, j’ai travaillé pour des compagnies privées. Le premier tueur à gage économique était Kermit Roosevelt, dans les hannées 50, le petit-fils de Teddy [président des Etats-Unis - NDT] , qui renversa le gouvernement Iranien, un gouvernement démocratiquement élu, le gouvernement de Mossadegh qui avait été désigné « homme de l’année » par le magazine Time. Il a réussi à le faire sans verser de sang – enfin, il y en a eu un peu, mais sans intervention militaire, juste en dépensant des millions de dollars et en remplaçant Mossadegh par le Chah d’Iran. A ce stade, nous avons compris que l’idée d’un tueur à gages économique était une très bonne idée. Nous n’avions plus à nous préoccuper d’un risque de conflit armé avec la Russie en opérant ainsi. Le problème était que Roosevelt était un agent de la CIA. Il était donc un employé du gouvernement. S’il avait été découvert, nous aurions eu de gros ennuis. Cela aurait été très embarrassant. Alors la décision a été prise de faire appel à des organisations comme la CIA et la NSA pour recruter des tueurs à gages économiques comme moi et nous faire travailler pour des sociétés privées, des sociétés de conseil, de construction. Ainsi, si on se faisait prendre, il n’y avait aucun lien avec le gouvernement.
AG : D’accord. Pour qui avez-vous travaillé ?
JP : Et bien, le compagnie pour laquelle je travaillais s’appelait Chas. T. Main à Boston, Massachusetts. Nous avions environ 2000 employés, et je suis devenu leur économiste en chef. J’avais 50 personnes sous mes ordres. Mais mon véritable job était de conclure des affaires. J’accordais des prêts à des pays, des prêts énormes, qu’ils ne pouvaient pas rembourser. Une des clauses du prêt – disons 1 milliard de dollars pour un pays comme l’Indonésie ou l’Equateur – était que le pays devait retourner 90% du prêt à des compagnies états-uniennes, pour reconstruire des infrastructures, des compagnies comme Halliburton ou Bechtel. Ce sont de grosses compagnies. Ces compagnies ensuite construisaient des réseaux électriques ou des ports ou des autoroutes qui ne servaient qu’aux quelques familles les plus riches de ces pays. Les pauvres de ces pays se retrouvaient en fin de compte avec une dette incroyable qu’ils ne pouvaient absolument pas payer. Un pays aujourd’hui comme l’Equateur consacre 50% de son budget national juste pour rembourser sa dette. Et il ne peut pas le faire. Ainsi nous les tenons à la gorge. Si nous avons besoin de plus de pétrole, nous allons voir l’Equateur et nous leur disons, « Bon, vous ne pouvez pas nous rembourser, alors donnez à nos compagnies les forêts d’Amazonie qui regorgent de pétrole. » C’est ce que nous faisons aujourd’hui et nous détruisons les forêts amazoniennes, obligeant l’Equateur à nous les donner à cause de cette dette. Ainsi, nous accordons ce gros prêt, et la majeure partie revient aux Etats-Unis. Le pays se retrouve avec une dette plus d’énormes intérêts et il devient notre serviteur, notre esclave. C’est un empire. Ca marche comme ça. C’est un énorme empire. Qui a eu beaucoup de succès.
AG : (…) Vous dites que vous avez longtemps retardé l’écriture de ce livre pour cause de pots de vin et d’autres raisons. Que voulez-vous dire par là ? Qui a tenté de vous acheter ou quels sont les pots de vin que vous avez acceptés ?
JP : Et bien, dans les années 90, j’ai empoché un demi million de dollars pour ne pas écrire le livre.
AG : De qui ?
JP : D’une grosse société de construction.
AG : Laquelle ?
JP : C’était la compagnie Stoner-Webster. Légalement, ce n’était pas un pot de vin. J’étais payé comme consultant. C’était tout à fait légal. Mais je n’avais pas de travail, en réalité. Il était entendu, comme je l’explique dans mon livre, que je n’aurais en réalité pas grand chose à faire si j’acceptais cet argent en tant que consultant, alors qu’ils savaient que j’étais en train d’écrire le livre qui, à l’époque, devait s’intituler « la conscience d’un tueur à gage économique ». Il faut dire que c’est une histoire extraordinaire, c’est presque du James Bond.
AG : En tous cas, c’est l’impression que l’on retire à la lecture du livre
JP : Oui, et ça l’était réellement, vous savez. Lorsque la NSA m’a recruté, ils m’ont fait passer au détecteur de mensonges pendant une journée entière. Ils ont découvert toutes mes faiblesses et m’ont immédiatement séduit. Ils ont utilisé les drogues les plus puissantes de notre culture, le sexe, le pouvoir et l’argent, pour me soumettre. Je venais d’une très vieille famille de la Nouvelle Angleterre, Calviniste, fortement imprégéé de valeurs morales. Vous savez, je crois que je suis plutôt quelqu’un de bien, et je crois que mon histoire montre réellement comment ce système et ses puissantes drogues comme le sexe, l’argent et le pouvoir peuvent exercer une séduction, parce que j’ai été réellement séduit. Et si je n’avais pas mené moi-même cette vie de tueur à gages économique, je crois que j’aurais eu du mal à croire que quelqu’un puisse faire de telles choses. Et c’est la raison pour laquelle j’ai écrit ce livre, parce que notre pays a vraiment besoin de comprendre. Si les gens de ce pays comprenaient la nature réelle de notre politique étrangère, la nature réelle de notre aide à l’étranger, comment fonctionnent les multinationales, où passe l’argent de nos impôts, je sais qu’ils demanderaient que cela change.
AG : Dans votre livre, vous expliquez comment vous avez participé à la mise en place d’un plan secret destiné à rapatrier des milliards de dollars du pétrole Saoudien vers les Etats-Unis, ce qui a renforcé les liens entre le régime Saoudien et les administrations successives US.
JP : Oui, c’était une époque fascinante. Je me souviens bien, vous étiez probablement trop jeune pour vous en souvenir, mais je me souviens au début des années 70 comment l’OPEP exerçait son pouvoir pour réduire la fourniture de pétrole. Nous avions des files de voitures devant les pompes à essence. Le pays avait peur d’une nouvelle crise comme celle de 1929, une récession. Et ceci était inacceptable. Alors le Département du Trésor m’a embauché avec quelques autres tueurs à gages économiques. Nous sommes allés en Arabie Saoudite.
AG : On vous appelle réellement des tueurs à gages économiques ?
JP : Oui, c’est comme ça que nous nous appellons. Officiellement, j’étais un économiste en chef. Mais nous nous appelions les tueurs à gage économiques. C’était de l’ironie. C’était pour dire que personne ne nous croirait si nous le disions, vous comprenez ? Alors nous sommes allés en Arabie Saoudite au début des années 70. Nous savions que l’Arabie Saoudite était la clé de notre indépendance énergétique, ou le moyen de contrôler la situation. Et nous avons donc monté cet accord où la Maison Royale Saoudienne était d’accord pour nous envoyer la majeure partie de leurs petro-dollars, et les investir aux Etats-Unis. Le Département du Trésor utiliserait les intérêts de ces investissements pour engager des compagnies US pour reconstruire de nouvelles villes en Arabie Saoudite, de nouvelles infrastructures, et c’est que nous avons fait. Et la Maison Royale garantirait le prix du pétrole dans des limites acceptables pour nous, chose qu’ils ont fait pendant tout ce temps. En échange, nous assurions leur maintien au pouvoir tant qu’ils respecteraient l’accord, ce que nous avons fait, et c’est une des raisons pour lesquelles nous sommes entrés en guerre en Irak. En Irak, nous avons essayé la même politique avec Saddam Hussein, mais Saddam n’a pas marché dans la combine. Lorsque les tueurs à gages économiques échouent, l’étape suivante est d’envoyer ce
que nous appelons les chacals de la CIA, à savoir des personnes qui tentent de fomenter un coup d’état ou une révolution. Si ça ne marche pas, ils recourent aux assassinats, ou ils essaient. Dans le cas de l’Irak, ils n’ont pas réussi à atteindre Saddam Hussein. Ses gardes du corps étaient trop efficaces. Il avait des sosies. Ils n’ont pas réussi à l’atteindre. Alors la troisième ligne de défense, si les tueurs à gages économiques échouent et si les chacals échouent, c’est d’y envoyer des jeunes hommes et des jeunes femmes pour tuer et se faire tuer. Ce qui est évidemment en train de se passer en Irak.
AG : Pouvez-vous nous expliquer comment est mort Torrijos ?
JP : Omar Torrijos, le président du Panama, avait signé un accord sur le Canal du Panama avec Carter. Vous savez que cet accord n’a été approuvé par le Congrès que par une majorité d’une seule voix. C’était un sujet très controversée. Puis Torrijos est allé de l’avant et a commencé à négocier avec les Japonais la construction d’un nouveau canal. Les Japonais voulaient financer et construire un nouveau canal au Panama. Torrijos leur en a parlé, ce qui n’a pas plus du tout à Bechtel Corporation, dont le président était George Schultz, et son conseiller principal était Casper Weinberger. Lorsque Carter a été viré (et il serait intéressant de raconter comment il a été effectivement viré), lorsqu’il a perdu les élections, et que Reagan est arrivé au pouvoir, Schultz est devenu Secrétaire d’Etat et Weinberger est devenu Secrétaire à la Défense et ils étaient très en colère contre Torrijos. Ils ont essayé de l’amener à renégocier le traité du Canal et de laisser tomber les Japonais. Il a platement refusé. C’était un homme de principes. Il avait ses défauts, mais c’était un homme de principes. C’était un homme étonnant. Puis il est mort dans un crash d’avion, un magnétophone relié à une bombe avait été placé dans l’appareil. J’y étais. J’avais travaillé avec lui. Je savais que nous, les tueurs à gages économiques, avions échoué. Je savais que les chacals avaient été appelés. Puis son avion a explosé avec un magnétophone piégé. Il ne fait aucun doute pour moi que c’était un travail de la CIA. De nombreux enquêteurs latino-américains sont arrivés à la même conclusion. Bien sûr, nous n’en avons jamais entendu parler chez nous.
AG : Et quand avez-vous changé d’idées ?
JP : J’ai toujours eu un sentiment de culpabilité, depuis le début, mais j’étais séduit. Le pouvoir, le sexe, l’argent exerçaient une forte attirance sur moi. Et bien sûr, je faisais des choses pour lesquelles j’étais félicité. J’étais un économiste en chef. Je faisais des choses qui plaisaient à des gens comme Robert McNamara, et ainsi de suite.
AG : Quels étaient vos relations avec la Banque Mondiale ?
JP : Je travaillais en très étroite collaboration avec la Banque Mondiale. La Banque Mondiale fournit la majeure partie de l’argent utilisé par les tueurs à gages économiques, ainsi que le FMI. Mais après les attentats du 11 Septembre, j’ai changé. Je savais que je devais raconter l’histoire parce que les événements du 11 septembre sont le résultat direct du travail des tueurs à gages économiques. Et la seule manière pour retrouver la sécurité dans ce pays et retrouver une conscience tranquille serait d’utiliser ces mécanismes que nous avons mis en place pour apporter des changements positifs à travers le monde. Je crois réellement que nous pouvons le faire. Je crois que la Banque Mondiale et d’autres institutions peuvent être changées et être amenées à faire ce qu’elles sont censées faire, qui est de reconstruire les zones dévastées de la planète. Aider, aider réellement les pauvres. 24 000 personnes meurent de faim chaque jour. Nous pouvons changer cela.
Source : Democracy Now, 28 octobre 2005,
Traduction Viktor Dedaj
Les États-Unis sont en guerre en Macédoine
Vendredi 20 Février 2009 à 15:36
Publié par Rag dans Guerre économique
LES ETATS-UNIS SONT EN GUERRE EN MACEDOINE
Michel Chossudovsky 
La guerre en sous-main des États-Unis en Macédoine a pour objectif de consolider une sphère d’influence américaine dans le sud-est de l’Europe. L’enjeu principal est le « corridor » stratégique de pipeline, de lignes de communications et de transport, qui relie la mer Noire à la côte adriatique. La Macédoine se situe au carrefour stratégique du corridor du pipeline pétrolier contrôlé par le compagnie américaine AMBO (Albania, Macedonia, Bulgaria Oil Company).
La politique étrangère des États-Unis vise à installer des protectorats dans cette région des Balkans. Également en sous-main, par l’entremise des actions menées par la CIA, Washington mobilise le nationalisme albanais et le projet de « Grande Albanie » en apportant son soutien financier et militaire à l’Armée de libération du Kosovo (UCK) ainsi qu’à ses différents groupes affiliés dont l’Armée nationale de libération (ALN) responsable des assauts terroristes contre la Macédoine.
Washington, de concert avec la Grande-Bretagne, développe sa sphère d’influence dans le sud-est européen afin de soutenir les intérêts des géants pétroliers anglo-américains dont la BP-Amoco-Arco, Chevron et Texaco. Les actions menées par Washington dans le sud des Balkans ainsi que la « protection » des pipelines constituent un appui aux investissements du capital américain se chiffrant dans les milliards de dollars
Le consortium anglo-américain contrôle le projet de pipeline trans-balkanique AMBO du port bulgare de Burgas jusqu’à Vlore sur la côte adriatique albanaise avec l’appui du gouvernement américain. Le géant pétrolier européen Total-Fina-Elf est tenu à l’écart des négociations. Le contrôle stratégique exercé par les États-Unis a pour but d’affaiblir la présence de l’Union européenne dans le sud des Balkans.
Qui est derrière le pipeline trans-balkanique ?
Les liens du consortium américain AMBO remontent directement au siège du pouvoir politique et militaire aux États-Unis, plus précisément à la compagnie Halliburton Energy liée étroitement au vice-président Dick Cheney qui fut jusqu’à récemment son p.-d.g.
L’étude de rentabilité du projet de pipeline trans-balkanique fut effectuée par la compagnie d’ingénierie Brown & Root, la filiale britannique de Halliburton. Et une fois complétée, un membre de la direction de Halliburton fut nommé p.-d.g. de la AMBO. La compagnie Halliburton obtenait également un contrat afin de construire au Kosovo la plus importante base militaire américaine en territoire étranger depuis la guerre du Vietnam.
La militarisation du corridor des pipelines
Le pipeline trans-balkanique rejoindra les pipelines qui relient la mer Noire et le bassin de la mer Caspienne, où se trouvent d’énormes réserves pétrolières. La militarisation de ces différents corridors fait partie intégrante de la politique américaine. À peine quelques mois avant les bombardements de la Yougoslavie en 1999, le secrétaire à l’Énergie Bill Richardson de l’administration Clinton avait énoncé la politique américaine de « protection des routes de pipelines » desservant le bassin de la mer Caspienne et traversant les Balkans.
« Il est ici question de la sécurité énergétique de l’Amérique, a déclaré Richardson. Il s’agit également d’empêcher des percées stratégiques par ceux qui ne partagent pas nos valeurs. Nous cherchons à attirer vers l’Ouest ces pays nouvellement indépendants. Nous voudrions qu’ils s’alignent sur les intérêts politiques et commerciaux occidentaux plutôt que de se diriger dans une autre direction. Nous nous sommes engagés au plan politique dans la région de la mer Caspienne et il est très important que les tracés des pipelines soient conformes à nos intérêts politiques. »
Une lutte acharnée se déroule actuellement, dans les riches champs pétrolifères du Kashagan, dans le nord-est du Kazakhstan, entre les géants pétroliers anglo-américains BP-Amoco-Arco, Texaco et Chevron – appuyés par la puissance militaire américaine – et leur concurrent européen Total-Fina-Elf, associé à la compagnie italienne ENI. Les enjeux sont énormes. Selon certaines estimations, les réserves du Kashagan dépasseraient celles de la mer du Nord.
Le consortium européen est nettement désavantagé car les principaux projets de pipelines reliant la mer Caspienne à l’Europe occidentale en passant par la mer Noire et les Balkans (incluant le projet de AMBO et celui reliant Bakou et Ceyhan à travers la Turquie jusqu’à la Méditerranée – sont aux mains de leurs rivaux anglo-américains, soutenus par la puissance politique et militaire américaine.
L’objectif de Washington consiste à affaiblir l’influence allemande et européenne dans les trois pays du corridor du pipeline AMBO, c’est-à-dire la Bulgarie, la Macédoine et l’Albanie, et d’installer dans ces pays des protectorats en dehors de toute ingérence de l’Union européenne. La militarisation et le contrôle géopolitique par les États-Unis du corridor reliant Burgas en Bulgarie et le port adriatique de Vlore en Albanie a pour but de miner l’influence européenne tout en affaiblissant les intérêts du consortium pétrolier concurrent franco-belge-italien.
Les États-Unis sont intervenus dans les négociations concernant le pipeline AMBO par l’entremise du Trade and Development Agency (TDA) dans le but « d’aider l’Albanie, la Bulgarie et la Macédoine à développer et à intégrer leurs infrastructures de transport dans le corridor est-ouest qui les relie ». Dans ce contexte, la TDA souligne la nécessité pour les trois pays « d’utiliser les synergies régionales afin d’attirer de nouveaux capitaux publics et privés [de compagnies américaines] ». La TDA souligne à ce titre « la responsabilité » du gouvernement américain « dans cette initiative ». Il apparaît clairement que l’Union européenne est exclue de la planification et des négociations entourant le projet d’oléoduc AMBO.
Une « lettre d’intention » signée par les gouvernements de l’Albanie, de la Bulgarie et de la Macédoine, accorde des « droits exclusifs » au consortium anglo-américain, dépouillant de la sorte ces pays de leur souveraineté nationale sur le tracé du pipeline ainsi que sur les différents corridors de transport et de lignes de communications.
« Le Corridor 8 »
Le projet de pipeline AMBO est lié à un autre projet stratégique, à savoir le « Corridor 8 » proposé à l’origine par l’administration Clinton dans le contexte du Pacte de stabilité des Balkans. D’importance stratégique à la fois pour les États-Unis et l’Union européenne, le projet du « Corridor 8 » comprend la construction d’infrastructures routières, ferroviaires, électriques et de télécommunications. Il vaut d’être mentionné que ces secteurs sont également visés par les politiques de privatisation sous la supervision du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. À ce titre, il est déjà prévu qu’une partie importante de ces infrastructures sera vendue à rabais à des sociétés étrangères.
Bien qu’approuvées par les ministres du Transport de l’Union européenne dans le cadre du processus d’intégration économique européenne, les études de projet du « Corridor 8 » furent réalisées par des entreprises américaines, financées par la Trade and Development Agency (TDA). Washington semble donc se préparer à mettre la main sur les infrastructures de transport et de communications de ces pays. Des corporations américaines comme Bechtel, Enron et General Electric, soutenues financièrement par le gouvernement américain, sont en concurrence avec des entreprises de l’Union européenne.
L’objectif visé par Washington est d’ouvrir aux multinationales américaines un territoire qui se situe en quelque sorte dans « l’arrière-cour » de l’Union européenne. Autre facteur de confrontation entre l’Amérique et l’Union européenne 0 dans les Balkans, le deutschmark a tendance à dominer les structures bancaires au détriment du dollar américain.
L’élargissement de l’Union européenne contre l’élargissement de l’OTAN
Au début de l’an 2000, la Commission européenne avait entrepris des négociations pour l’admission de la Macédoine, de la Bulgarie et de l’Albanie à titre de membres associés de l’Union européenne. En avril 2001, au moment même des assauts terroristes contre son territoire, la Macédoine devenait le premier pays des Balkans à signer un soi-disant « accord de stabilisation et d’association » qui constituait une étape importante dans la voie de l’obtention du statut de membre à part entière de l’Union européenne. En vertu de cet accord, la Macédoine serait intégrée dans le système monétaire et commercial européen, avec libre accès au marché de l’Union européenne.
Les assauts terroristes ont coïncidé avec le calendrier des négociations avec la Commission européenne. Qui plus est, ils se sont intensifiés quelques semaines avant la signature de « l’accord d’association » avec la Macédoine. Il est avéré que Washington appuie l’UCK et que des conseillers militaires américains collaborent avec les terroristes. Était-ce là pure coïncidence ?
Au cours de la même période, un « ancien diplomate américain », Robert Frowick, fut nommé (mars 2001) à la tête de la mission de l’Organisation européenne pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Skopje. En étroite liaison avec Washington et l’ambassade américaine à Skopje, Frowick s’empressait d’établir des liens étroits avec le leader Ali Ahmeti de l’Armée de libération nationale. Et à ce titre, Frowick a joué un rôle important dans l’accord intervenu entre Ahmeti et les dirigeants des partis albanais, qui faisaient partie de la coalition gouvernementale.
Cet accord négocié par Frowick a rapidement mené à la fracture de la coalition gouvernementale ainsi qu’à la déstabilisation des institutions politiques, ce qui a également du même coup compromis le processus d’adhésion de la Macédoine à l’Union européenne. Qui plus est, cette détérioration de la vie politique menant à l’ìmplosion sociale a également servi de prétexte à l’interférence politique, « humanitaire » et militaire des États-Unis, contribuant à l’affaiblissement des liens économiques et politiques de la Macédoine avec l’Allemagne et l’Union européenne. Soulignons qu’une des conditions de « l’accord d’association » est que la Macédoine devra se conformer aux « normes démocratiques européennes ». Inutile de préciser qu’avec un pays en guerre et un gouvernement totalement paralysé, le processus d’adhésion à l’Union européenne ne pourra se réaliser.
L’intention ultime de Washington est de freiner l’expansion de la sphère d’influence de l’Allemagne dans le sud-est de l’Europe par le blocage du processus d’élargissement de l’Union européenne. Dans la poursuite de ses intérêts stratégiques en Europe de l’Est et dans les Balkans, Washington a surtout privilégié le processus d’élargissement de l’OTAN. Prônée par l’administration Bush, cette stratégie vise à bloquer l’adhésion des pays d’Europe de l’Est et des Balkans à l’Union européenne.
Bien que le ton de la diplomatie internationale demeure poli, la politique étrangère américaine sous l’administration Bush est devenue carrément anti-européenne. Selon un analyste politique 0 « Au sein de l’équipe Bush, Colin Powell est perçu comme un ami des Européens, alors que les autres ministres et conseillers sont arrogants, durs et peu disposés à écouter ou donner une place aux Européens. »
L’Allemagne et les États-Unis
Il est avéré que la CIA appuie l’UCK et l’ALN responsable des attaques terroristes contre la Macédoine. Bien que les services secrets allemands (BND) aient, avant et durant la guerre de 1999, fourni un appui à l’UCK, il semblerait qu’ils ne soient pas impliqués dans les actions militaires de l’ALN menées contre la Macédoine.
Quelques semaines avant la signature de « l’accord d’association » avec l’Union européenne, les troupes allemandes stationnées dans la région de Tetovo en Macédoine furent « accidentellement » la cible de tirs de l’Armée de libération nationale (ALN). Les médias occidentaux – faisant écho aux déclarations officielles – ont tout de suite déclaré qu’il s’agissait d’un malentendu. Pourtant, des informations en provenance de Tetovo laissent croire à une action délibérée de la part de l’ALN, encadrée par des conseillers militaires américains. Chose certaine, l’incident n’aurait pas eu lieu si le BND allemand avait été impliqué avec l’armée rebelle.
Comble de l’ironie, deux des commandants de l’ALN, Adem Bajrami et un autre répondant au nom de guerre de Bilal, identifiés comme responsables des tirs contre les positions allemandes, ont été entraînés par les Forces spéciales britanniques. Ces deux commandants ont d’ailleurs déclaré qu’ils considéraient l’Allemagne comme un pays « ennemi » parce que les troupes allemandes stationnées en Macédoine et au Kosovo ont à maintes reprises (contrairement au comportement des militaires américains et britanniques) arrêté des membres de l’ALN à la frontière. Dans un article du Sunday Times de Londres (18 mars 2001), le journaliste Tom Walker rapporte les propos d’un porte-parole de l’ALN à Pristina. Celui-ci « avertissait la Bundeswehr que son intervention pourrait être interprétée comme une déclaration de guerre par la République fédérale allemande ».
En réponse à ces menaces, l’Allemagne envoyait en mars des troupes supplémentaires. Plus récemment, cependant, il s’avère que Berlin a choisi de retirer la plupart de ses troupes de la région de Tetovo et de ne pas s’opposer ouvertement à Washington. Des troupes allemandes ont quitté la zone des combats et sont maintenant stationnées au Kosovo.
Alors que les dissensions entre « alliés de l’OTAN » ne sont jamais rendues publiques, le ministre allemand des Affaires étrangères Joschka Fischer n’a pas hésité (sans mentionner le rôle de Washington) à s’en prendre directement devant le Bundestag aux « extrémistes albanais en Macédoine » en plaidant en faveur d’un « accord à long terme qui permettrait de rapprocher l’ensemble de cette région de l’Europe ». Cette position contraste avec celle des États-Unis, négociée par l’envoyé spécial Robert Frowick. La proposition américaine demande au gouvernement macédonien d’accorder l’amnistie aux terroristes et de modifier la constitution du pays pour permettre la participation des rebelles de l’ALN à la vie politique.
La guerre, la « dollarisation » et le Nouvel ordre mondial
L’affrontement entre l’Allemagne et les États-Unis dans les Balkans s’inscrit dans un processus beaucoup plus large qui frappe le cœur de l’alliance militaire occidentale. Depuis le début des années 1990, les États-Unis et l’Allemagne sont intervenus conjointement dans les Balkans en tant que partenaires au sein de l’OTAN, en coordonnant leurs initiatives militaires, d’intelligence et de politique étrangère.
Malgré les apparences, de sérieuses divergences ont vu le jour dans la foulée des Accords de Dayton de 1995, alors que les banques allemandes s’empressaient d’imposer le deutschmark et de prendre le contrôle du système monétaire des anciennes républiques de l’ex-Yougoslavie.
L’axe anglo-américain
Après la guerre de 1999 contre la Yougoslavie, les États-Unis ont renforcé leur alliance stratégique, militaire et des services de renseignement, avec la Grande-Bretagne, alors que celle-ci a rompu plusieurs de ses liens avec l’Allemagne et la France, particulièrement dans les domaines de la production d’armes et de l’aérospatiale.
Au début de l’an 2000, le secrétaire américain à la Défense William Cohen et son homologue britannique, Geoff Hoon, signaient une Déclaration de principes sur le matériel militaire et la coopération industrielle.
L’industrie de la défense américaine – qui inclut maintenant British Aerospace Systems dans son système d’appels d’offres – affronte le consortium franco-allemand EADS, un conglomérat formé du groupe français Aerospatiale-Matra, de la Deutsche Aerospace, qui fait partie du groupe allemand Daimler, et de la CASA espagnole. Une rupture est donc intervenue dans le complexe militaro-industriel occidental, avec les États-Unis et la Grande-Bretagne d’un côté et l’Allemagne et la France de l’autre.
Le pétrole, les armes et l’alliance militaire occidentale sont des processus intimement liés.
L’objectif de Washington est d’assurer la domination du complexe militaro-américain en alliance avec les géants pétroliers anglo-américains et l’industrie de l’armement britannique.
Ces développements ont évidemment un impact sur le contrôle des pipelines stratégiques et des différents corridors dans les Balkans, l’Europe de l’Est et l’ancienne Union soviétique. Cet axe anglo-américain est également marqué par une coopération plus étroite entre la CIA et le MI5 britannique, notamment en ce qui concerne l’entraînement des terroristes de l’UCK par les Forces spéciales britanniques (SAS).
Wall Street veut déstabiliser l’Euro
La protection des pipelines, l’appui en sous-main aux insurrections armées, la militarisation des corridors stratégiques font aujourd’hui partie intégrante de cet axe anglo-américain qui domine les routes du pétrole et du gaz en provenance de la mer Caspienne, par la Mer noire et les Balkans.
De façon plus générale, ce qui se produit actuellement dans cette vaste région reliant l’Europe de l’Est et les Balkans aux anciennes républiques soviétiques n’est rien d’autre qu’une ruée pour le contrôle du territoire et des économies nationales. Derrière ce processus, on voit se profiler le pouvoir financier de Wall Street – en alliance avec les géants de la Défense et du pétrole – pour déstabiliser et discréditer le deutschmark et, bien entendu, l’Euro, et imposer le dollar américain comme seule monnaie dans la région.
La « dollarisation » faite partie intégrante de l’expansionnisme américan. À cet égard, les manoeuvres militaires de Washington ne visent pas uniquement à contrer l’élargissement de l’Union européenne, mais également à miner la domination des grandes institutions bancaires allemandes, comme la Deutsche Bank, la Commerzbank et WestLandes Bank, à travers les Balkans.
Le Nouvel ordre mondial est marqué par une confrontation entre l’Europe et les États-Unis pour le contrôle des monnaies nationales et du marché des devises. Ce conflit entre blocs capitalistes s’intensifiera lorsque plusieurs centaines de millions de personnes en Europe de l’Est, dans les Balkans et dans les républiques de l’ex-Union soviétique jusqu’en Asie centrale commenceront à utiliser l’Euro plutôt que le dollar à partir du 1er janvier 2002.
L’affaire Jérome kerviel partie 1
Jeudi 25 Décembre 2008 à 10:58
Publié par Rag dans Guerre économique
Bel organigramme
www.marketvisual.com/d/Ro/Robert_A_Day_f677_2.htm
www.marketvisual.com/d/So/Societe_Gener … 5c52_1.htm
Société Générale : Robert A Day a vendu 1M de titres les 9 et 10/01
www.easybourse.com/Website/article/5452 … titres.php
(Easybourse.com) L’information aurait du passer inaperçue si elle n’était pas intervenue dans cette période troublée. L’AMF a révélé ce matin que Robert A.Day a procédé à titre personnel et pour le compte de fondations qui lui sont liées, à des ventes d’actions Société Générale pour un montant global de 95,3M€. Le prix unitaire moyen de vente ressort à un 95,2€, soit 38% au-dessus du cours actuel. Une cession qui risque de faire polémique au moment où la Société Générale doit se justifier pour la perte record enregistrée sur son activité de trading, imputée au seul Jerome Kerviel, qui s’en défend. L’enquête est en cours et la réputation de la SocGen en jeu…
Alors que la Société Générale est au coeur d’un scandale planétaire après la découverte d’opérations frauduleuses à l’origine d’une perte record de 4,9 milliards d’euros, l’AMF a publié ce lundi trois déclarations dans lesquelles il est mentionné qu’un membre du conseil d’administration de la banque française a procédé les 9 et 10 janvier à des cessions importantes de titres.
Sans y voir une quelconque corrélation, ces cessions de titres ne font qu’amplifier la polémique autour de la communication interne et externe de la Société Générale.
Administrateur du Groupe, Robert A.Day a vendu au cours de la séance du 9 janvier 2008 , un bloc de 900 000 actions Société Générale au prix unitaire moyen de 95,27€ ce qui lui a rapporté 85 744 953€ (déclaration 208D0458)
Le lendemain, la Robert A.Day Foundation, personne morale liée à Robert A.Day a cédé de 90 000 actions Société Générale au prix unitaire moyen de 95,9066€ soit un total de 8 631 594€ (déclaration 208D0459)
Le même jour, la Kelly Day Foundation, personne morale liée à Robert A.Day, a procédé le 10 janvier à la vente de 10 000 titres à un prix unitaire de 95,9066€ pour un total 959 066€ (déclaration 208D0460
Des mouvements qui n’ont pas eu d’incidences sur le cours du titre au moment où elles ont été réalisées puisque l’action GLE a terminé la séance du jeudi 10 janvier sur un gain de 0,27% à 95,25€ (2 717 988 actions ont changé de mains ce jour) et celle de vendredi sur une hausse de 1,95% à 97,11€ (3 223 363 titres échangés).
A noter selon la déclaration mensuelle de la Société Générale que l’établissement dirigé par Daniel Bouton a procédé pour sa part, au cours du mois de décembre 2007 à la cession de 6 696 actions propres et au transfert de 91 199 titres.
Daniel Bouton avait lui-même, au cours de la journée du 17 décembre 2007 procédé à des souscriptions pour un montant global de 1 652 800€, à un prix unitaire moyen de 51,65€.
A la bourse de Paris, l’action Société Générale s’échange ce lundi 28 janvier à un cours de 68,70€, en chute de 7% par rapport à son niveau de vendredi. Elle accuse une perte de 30% depuis le 1er janvier 2008 et de 46% sur six mois. La capitalisation de la deuxième banque française est tombée à 32 milliards d’euros ce qui l’expose à une OPA même si les pouvoirs publics veilleront à éviter tout raid hostile.
B.R.
mardi 29 janvier 2008 (17h59) :
Mais qui est Robert Addison Day ?
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article60345
29/01/2008
Comme l’a révélé l’Autorité des Marchés financiers, Robert Day, administrateur de la Société générale, a vendu pour 85 millions d’euros d’actions Soc Générale le 9 janvier, puis 10 millions d’euros le 10 janvier, puis 40 millions d’euros le 18 janvier, soit très exactement pendant les jours précédant l’effondrement des cours.
Bien que la banque le démente, le soupçon de délit d’initié est donc extrêmement fort.
Les medias ont relayé cette information. Mais ils restent en revanche muets sur un aspect très intéressant : qui est Robert A. Day ? Selon le site de l’Union Populaire Républicaine que préside le Conseiller de Paris François Asselineau, il suffit de chercher sur internet.
On y découvre que Robert Day, de nationalité américaine, est un multimilliardaire très proche de George W. Bush et l’un des principaux financiers de ses deux campagnes présidentielles. En remerciement, le même président Bush l’a nommé en 2001 dans le sein des seins des services de renseignements américains : le « Presidential Intelligence Advisory Board » de la Maison Blanche?
Robert Day est en outre membre de plusieurs lobbys euro-atlantistes, tels le CSIS ou la Brookings Institution, qui militent ardemment pour la « Constitution européenne » recyclée dans le traité de Lisbonne, et qui sont par ailleurs fortement soupçonnés d’être des couvertures de la CIA.
Et le site de l’UPR de conclure qu’une fois de plus, les journalistes français ne font pas vraiment « leur métier, qui est d’informer le public en menant quand même quelques investigations ». Encore faut-il en effet savoir se servir de Google…
http://www.observatoiredeleurope.com/index.php
Rebondissement de l’affaire Société Générale : Le « présumé initié » est l’un des financiers de George W. BUSH
www.u-p-r.org/ab/index.php?page=article&id=17
Il s’agit en effet d’un multimilliardaire américain, M. Robert A. Day, président-fondateur de la société Trust Company of the West, basée à Los Angeles (le site de TCW révèle que la société « TCW est une filiale de gestion de capitaux de la Société Générale, avec approximativement 500 milliards de $ en gestion »)
Ce monsieur est membre du conseil d’administration de la Société générale depuis que la banque française a racheté TCW en avril 2001 (Trust Company of the West est ainsi devenue une filiale américaine de Société Générale Asset Management depuis 2001).
Mais M. Robert A. Day porte d’autres casquettes. Il a fait partie des principaux « leveurs de fonds » (« fund raisers » en américain) pour les campagnes électorales de George W. Bush en 2000 et en 2004. Le milliardaire a d’ailleurs déjà accueilli le président des Etats-Unis chez lui dans sa maison de Bel Air, le quartier le plus chic de Los Angeles, par exemple le 21 octobre 2005.
« Bush Fundraiser Held at the Bel Air home of Robert Day.
by FYI Friday, Oct. 21, 2005 at 6:46 PM
The Republican Fundraiser that Bush attended last night was held at the Bel Air home of a Mr. Robert A. Day.
The information comes a day too late for anti-war protesters who were scrambling with only a few days advance notice of the visit to find out where to stage a protest. However, now that the word is out about Robert Day, the next time Bush comes to town he will have to find another place to sneak in and out of to avoid protesters. »
Pour le remercier d’avoir largement contribué à ses campagnes électorales, le Président Bush a su remercier Robert A. Day comme il convenait.
Il l’a notamment nommé,de 2001 à 2003, au « Foreign Intelligence Advisory Board », un service officiel de la Maison Blanche (sources : http://query.nytimes.com/gst/fullpage.h … A9649C8B63
et http://www.nndb.com/gov/404/000052248/
Or le « Foreign Intelligence Advisory Board » (Conseil sur les services de renseignements étrangers) est un service de la Maison Blanche qui est au cœur même de la politique des services de renseignements américains. Ses membres sont en effet chargés de fournir directement au Président des Etats-Unis des analyses et des analyses sur la qualité des services de renseignements américains et étrangers.
source : site web de la maison Blanche :
http://209.85.135.104/search?q=cache:BD … &gl=fr
Par ailleurs, M. Robert A. Day est membre de plusieurs « think tanks » très proches des services de renseignements américains et des néo-conservateurs.
Il est ainsi membre du CSIS (Center for Strategic and International Studies), qui est un des organismes de renseignements et d’influence les plus puissants des USA, très proche du lobby pétrolier américain. Je suggère de lire le très intéressante analyse faite sur le CSIS par le réseau Voltaire à l’adresse
http://209.85.135.104/search?q=cache:Vv … lr=lang_fr
En particulier, vous pourrez y découvrir que le CSIS a organisé, en 1997, une vaste conférence internationale autour de Zbigniew Brzezinski et Jacques Delors pour l’unité euro-états-unienne. Après les attentats du 11 septembre, il analyse la montée de ce qu’il appelle l’anti-américanisme en Europe. Avec le German Marshall Fund (fonds de la CIA) , il publie une déclaration commune Pour le renouveau du partenariat transatlantique pour réaffirmer le lien entre l’Union européenne et l’OTAN et demander que les États-Unis soient associés à l’élaboration du projet de Constitution européenne.
(Cela permet de douter sérieusement de la thèse lancée sur un blog du Wall Street Journal et immédiatement reprise les yeux fermés par Libération selon laquelle ce vilain petit Français serait à lui tout seul, avec ses petits bras, responsable de l’effondrement du capitalisme financier mondial, cet affreux trader « mentalement faible » qui aurait « trompé la FED ». Quoi que fasse la presse aux ordres, il semble maintenant très probable que l’énormité du scandale ne finisse par rendre bien dérisoires toutes ces minables manipulations.)
L’affaire Jérôme kerviel partie 2
Jeudi 25 Décembre 2008 à 10:59
Publié par Rag dans Guerre économique
BONNE QUESTION : Mister DAY connaît-il Mrs LAGARDE ?
Parmi les personnalités membres du CSIS a longtemps figuré en bonne place… Mme Christine Lagarde, actuelle ministre français des finances. Source : http://www.voltairenet.org/article17340.html
Extrait :
« Bien que cela ne figure pas sur sa biographie officielle, Madame Lagarde militait aux États-Unis au Center for Strategic & International Studies (CSIS) [3]. Au sein de ce think tank, elle co-présidait avec Zbigniew Brzezinski la commission Action USA/UE/Pologne et suivait plus particulièrement le groupe de travail Industries de défense USA-Pologne (1995-2002) et les questions liées à la libéralisation des échanges polonais. Or, dans ces instances, elle représentait les intérêts états-uniens contre ceux du Commerce extérieur français dont elle est aujourd’hui la ministre. En sa qualité d’avocate du cabinet Baker & McKenzie, elle poussait plus particulièrement les intérêts de Boeing et Lockheed-Martin contre ceux d’Airbus et de Dassault.
En 2003, Christine Lagarde est également devenue membre, toujours au sein du CSIS, de la Commission pour l’élargissement de la communauté euro-atlantique aux côtés de son ami Brzezinki et de diverses personnalités dont l’ancien directeur de l’OMC Reanto Ruggiero et l’ancien ambassadeur spécial pour la restitution des biens religieux en Europe centrale, Stuart Eizenstat. Cette commission s’est occupée des investissements possibles en Pologne, Slovaquie, Lettonie, Roumanie, République tchèque et Hongrie. »
(Mme Lagarde, dont aucun Français ne sait vraiment pourquoi elle est ministre des finances, sans avoir jamais été élue par quiconque ni jamais avoir fait de politique, a donc fréquenté les mêmes institutions étrangères que M. Robert Day. Ce n’est bien sûr qu’un hasard. Et cela ne devrait surtout pas expliquer le soutien indéfectible de Mme Lagarde à la thèse officielle de la Société Générale, thèse que personne, sauf Mme Lagarde, ne prétend sérieusement croire.)
http://www.boursier.com/vals/FR/societe … 269810.htm
Robert Day n’était pas au courant des problèmes de la banque Société Générale au moment ou l’on se renseignait sur Kerviel.
La transaction est de 40 millions d’euros et chaque titre valant 90 euros faîtes le calcul.
De plus comme dans tout blanchiement il existe des sociétés éponyme (même nom) comme sa fondation qui porte son nom et qui vendit aussi 4,5 millions d’actions.Donc au total soit 95 millions d’action Société Générale.
Tribune : ‘Fraude’ à la Société Générale, génie isolé ou insouciance généralisée ?
28-01-2008
www.silicon.fr/fr/news/2008/01/28/tribu … eneralisee
Par E.B. Sirius (*)
Un communiqué de cinq pages publié par la Société Générale le 27 janvier liste les « techniques de fraude » employées par Kerviel. Or cette liste peut se lire comme un florilège assez classique des mauvaises pratiques en sécurité informatique, extraits
Publicité Le plus gros : Kerviel a usurpé « des codes d’accès informatiques appartenant à des opérateurs pour annuler certaines opérations ». Cela veut dire qu’il a conservé d’anciens mots de passe ? Qu’il en a obtenus ? Qu’il s’est fait passer pour ces opérateurs qui auraient dû voir quelque chose ! A moins que lesdits opérateurs ne puissent voir ce que l’on fait en leur nom ? À moins qu’ils ne soient plus en poste ?
Dans tous les cas de figure, il y a là une très mauvaise gestion des login et une sensibilisation très insuffisante des intéressés à la sécurité. Et un contrôle absent. Trouver cette situation dans une grande banque française est surprenant. La préoccupation de la sécurité doit amener la hiérarchie à sensibiliser en permanence sur ces points : il y a là un manquement grave de la hiérarchie. Par ailleurs, il est très étonnant que les audits n’aient rien vu… cela peut laisser penser que ces manquements à la sécurité sont absolument courants.
Deuxième point surprenant : le trader aurait justifié certaines opérations fictives « en falsifiant des documents » dont on peut penser que certains sont des courriels. Etant donné l’importance de ces envois, il est surprenant de constater qu’ils ne sont pas protégés dans un système de dépôt sécurisé. Là encore le contrôle ou les audits se contentent de vraiment peu ! Il est donc possible de se justifier avec un courriel trafiqué ?
Troisième point un peu plus subtil tout de même : il semble que Kerviel connaissant bien les contrôles se soit glissé dans les failles. Faut-il en déduire que ces failles n’étaient pas connues des auditeurs ou contrôleurs ? Des failles minimes et peu risquées, passe encore ; mais des failles à 50 milliards d’Euro d’exposition ? L’analyse de risque n’est pas correcte ! A-t-elle seulement eu lieu ?
Enfin, il semble que le contrôle ne soit pas systématique sur toutes les opérations, mais plutôt statistique ou sur les opérations les plus courantes ou les plus grosses financièrement. Le compromis entre le risque et la complétude du contrôle est toujours difficile à trouver, mais dans le cas qui nous préoccupe, il est très défavorable !
Pour finir, la page 5 du communiqué donne un renseignement important : » la position [de la banque] sur futures a été rapprochée de la position de notre contrepartie (compensateur) », ceci, afin de s’assurer que toutes les opérations fictives ont été identifiées. Cette phrase indique donc qu’il existe un moyen externe et ‘holistique’ de contrôle qui visiblement n’a pas été utilisé jusque là.
Sans préjuger des torts de Kerviel, on peut dire à la lecture de ce communiqué que l’analyse des risques liés à l’usage de l’informatique est très insuffisante dans cette banque. La politique de sécurité et la préoccupation de son maintien auprès des utilisateurs de l’informatique est aussi déficiente. Partant de là, les contrôles et audit passent à côté de la réalité opérationnelle. C’est un retour aux vrais risques informatiques qui doit s’opérer avant tout, car sans informatique de base sécurisée, tout n’est qu’illusion.
____
(*) Consultant, Duquesne Research
Affaire de la Société générale
http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_de … %C3%A9rale
Un article de Wikipédia, l’encyclopédie libre.
Le jeudi 7 novembre 2002, en début d’après midi, s’est ouvert à Paris le procès de l’un des plus grands scandales politico-financiers des années 1980. Seuls quatre hommes (dont Georges Soros), sur les 11 mis en examen, ont comparu devant le tribunal correctionnel pour des « délits d’initiés », en s’étant enrichis illégalement lors d’un raid boursier manqué contre la banque Société générale, le premier groupe bancaire privé français, lancé par Georges Pébereau en 1988.
À l’époque des faits, ce sont les grands noms de la finance française et ceux de plusieurs hommes politiques du Parti socialiste, dont celui de Pierre Bérégovoy, alors ministre des Finances de François Mitterrand qui étaient cités. Depuis, cinq des mis en examen ont bénéficié d’un non-lieu et deux, Marc Viénot, ex-pdg de la Société générale, et Georges Pébereau, ex-pdg de la société Marceau investissements (aussi surprenant que cela puisse paraître), ont été amnistiés.
Il restait donc quatre prévenus : le financier américain Georges Soros, 72 ans, le financier libanais Samir Traboulsi, 64 ans, l’ex-patron de la banque Rivaud, Jean-Pierre Peyraud, 88 ans (en raison de son âge, il était absent à l’ouverture du procès) et l’ex-directeur de cabinet de Pierre Bérégovoy, devenu PDG de la société Euris, propriétaire du groupe de distribution Casino, Jean-Charles Naouri, 53 ans. Ces personnes étaient soupçonnées d’avoir spéculé sur des actions Société générale au cours du deuxième semestre 1988, avant que le raid boursier lancé par Georges Pébereau ne soit connu du public.
L’enquête a mis au jour un montage financier, à l’initiative de Georges Pébereau, permettant à un groupement d’hommes d’affaires de faire d’importants bénéfices. Plus de 30 millions d’actions de la Société générale ont été échangées sur le seul marché parisien. Ces transactions ont mobilisé quelque 2,07 milliards d’euros de capitaux, et Jean-Pierre Peyraud a encaissé une plus-value de 5,3 millions d’euros, Georges Soros 2,4 millions d’euros, Samir Traboulsi 3,96 millions d’euros, et Jean-Charles Naouri un peu moins de 53.000 euros.
La substitut du procureur Marie-Christine Daubigney avait requis 2,2 millions d’euros d’amende contre Georges Soros. L’amende demandée était égale au profit que le prévenu était soupçonné d’avoir réalisé. La substitut a estimé que Samir Traboulsi ne pouvait être condamné que pour recel de délit d’initié et a demandé qu’il paie une amende qui représente la moitié de son profit présumé, soit 1,98 millions d’euros. Il s’agissait là des peines minimales prévues par la loi en cas de condamnation.
Finalement, le tribunal correctionnel de Paris condamnera le financier américain George Soros à 2,2 millions d’euros d’amende. Jean-Charles Naouri et Samir Traboulsi furent relaxés et ainsi innocentés dans un volet judiciaire qui fut critiqué par toutes les parties pour avoir été un des procès les plus longs (plus de 15 ans) de la République française.
Michel Pébereau
http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_P%C3%A9bereau
Un article de Wikipédia, l’encyclopédie libre.
Michel Pébereau (23 janvier 1942 – ) est un homme d’affaires français, président du conseil d’administration de BNP Paribas et membre de l’Institut. Il est le frère de Georges Pébereau.
Carrière
Ancien élève de l’École polytechnique (X 1961) et de l’École nationale d’administration, Michel Pébereau a choisi à la sortie de cette dernière l’Inspection des Finances.
A partir de 1970, il sera chargé de mission puis conseiller technique auprès du ministre de l’Économie et des finances, Valéry Giscard d’Estaing. Il occupera ces fonctions durant 4 ans. Il restera au ministère jusqu’en 1982 où il occupera notamment la direction du Trésor.
Parallèlement il devient directeur de cabinet de René Monory à partir de 1978.
Par la suite, il a mené à bien la privatisation du Crédit commercial de France (1986), qu’il a présidé de 1983 à 1993, puis de la Banque nationale de Paris (1993), qu’il préside de 1993 à 2000.
En août 1999, il lance une double offre publique d’échange sur les titres de la Société générale et de Paribas. La première offre échoue, mais le succès de la seconde permet la création de BNP Paribas, entité dont il est PDG de 2000 à 2003, date à laquelle les fonctions de président et de directeur général sont séparées.
Depuis lors, il assume les fonctions de président du conseil d’administration de BNP Paribas.
Parallèlement à son activité de banquier, il a enseigné à l’Institut d’études politiques de Paris en tant que maître de conférences de 1968 à 1980, puis en tant que professeur de 1980 à 2000. Il est président du conseil de direction de l’établissement.
En 2005, il est chargé par Thierry Breton, ministre des finances, de créer une commission chargée d’étudier la dette de la France. Il rend son rapport le 14 décembre 2005.
M. Pébereau est aussi réputé pour être un grand amateur d’ouvrages de science-fiction.
Autres mandats sociaux
En 2005, il devient président de l’Institut de l’entreprise[1].
Depuis novembre 2004, il est président de l’Institut Aspen France et par là même président du conseil de surveillance[2] et du conseil d’orientation[3].
Il est membre du Haut Conseil de l’éducation[4] (HCE), désigné par le président du Conseil économique et social, depuis sa création en 2005.
En 2007, il devient représentant de l’Etat au conseil d’administration d’EADS, posté laissé vacant par Louis Gallois.
Il est membre du club Le Siècle
Il a été élu membre de l’Académie des sciences morales et politiques le 26 novembre 2007 au fauteuil de Pierre Tabatoni.
Président du Conseil d’administration de BNP Paribas et divers mandats sociaux dans les filiales de ce groupe.
Administrateur de Total
Administrateur de Saint-Gobain
Administrateur de Lafarge
Membre du conseil de surveillance d’Axa
Censeur des Galeries Lafayette
Le raid de la BNP sur la Société Générale ne se fit pas attendre après l’affaire Kervièl. On voit que les frères Pebereau ont une longue histoire avec la Société Générale mais aussi que Georges est en relation avec Bolloré.
Que du beau monde de la finance avec en 88 Soros l’américain et Robert Day en 2008
On voit aussi que Michel Pebereau est administrateur D’EADS et comme par hasard toutes cs affaires ont en point commun le délit d’initié.
www.marketvisual.com/d/Ge/Georges_Pebereau_1e39_1.htm

Concernant les institutions bancaires Clearstream et le Patriot Act
Le USA PATRIOT Act (qui signifie Uniting and Strengthening America by Providing Appropriate Tools Required to Intercept and Obstruct Terrorism Act ou en français Loi pour unir et renforcer l’Amérique en fournissant les outils appropriés pour déceler et contrer le terrorisme) est une loi américaine qui a été votée par le Congrès des États-Unis et signée par George W. Bush, le 26 octobre 2001.
Une loi d’exception à l’origine
Cette loi, conséquence directe des attentats du 11 septembre 2001, renforce énormément les pouvoirs des différentes agences gouvernementales des États-Unis (FBI, CIA, NSA et l’armée) . Elle fut considérée comme une loi d’exception, dont les dispositions n’étaient valables que pour quatre années. Le 15 juin 2005, le Congrès a voté un amendement pour empêcher le FBI et le ministère de la Justice d’utiliser le Patriot Act afin d’avoir accès aux fichiers de lecteurs des bibliothèques et des librairies. Sont également modifiées, les lois sur l’immigration, les lois d’opérations bancaires, la loi de surveillance d’intelligence étrangère (FISA). Il crée une nouvelle catégorie de crime du « terrorisme intérieur » (section 802). Cette accusation s’applique par exemple à la consultation privée de documents qui réfutent la théorie officielle.
Les « axes » du Patriot Act sont les suivants :
Titre I : Augmenter la sécurité intérieure contre le terrorisme
Titre II : Procédures augmentées de surveillance
Titre III : Réduction du blanchiment d’argent international et Lois de financement anti-terroriste de 2001
Titre IV : Protection des frontières
Titre V : Enlèvement des obstacles sur l’investigation dans le terrorisme
Titre VI : Aide aux victimes du terrorisme, des officiers de securité publique et des familles
Titre VII : Partage accru des informations pour la protection d’infrastructures critiques
Titre VIII : Renforcement de la législation pénale contre le terrorisme
Titre IX : Amélioration du renseignement
Les cours fédérales ont affirmées que quelques dispositions sont des infractions inconstitutionnelles sur des libertés civiles. Le Patriot Act fut renouvelé par un vote du Sénat et de la chambre des représentants le 2 mars 2006 avec 89 pour et 11 contre dans le Sénat, et le 7 mars 280 pour 138 à la Chambre des représentants. Le renouvellement a été signé par le Président George W. Bush le 9 mars 2006.
Voici ce que l’on peut lire sur le site de Clearstream
www.clearstream.com/ci/dispatch/en/kir/ … atriot_act
USA Patriot Act Certification
Conformément à l’USA Patriot Act et les dernières règles édictées par le Département américain du Trésor, une banque américaine ou un courtier US-revendeur (une «institution financière couvert») est nécessaire pour obtenir une certification de toute « banques étrangères » qui maintient une correspondant compte avec elle.
Tel que permis par les règles définitives, Clearstream Banking Luxembourg a établi une certification pour l’utilisation par toute institution financière qui a besoin ..
http://74.125.39.104/search?q=cache:H4X … &gl=fr
Enfin, nous pouvons relever parmi les contributeurs de la FAF de New York, EADS, l’Oréal USA [14] ou encore la Société Générale [15].
La FAF française n’a, de son côté, pas à rougir de sa jumelle new-yorkaise. Dirigée à ses débuts par le président de Péchiney, Pierre Jouven, la Fondation est présidée depuis 1997 par Michel Garcin [16], directeur général de Hervé Consultants (spécialiste en accompagnement d’entreprises). Le Conseil de surveillance [17] réunit EADS France, BNP Paribas, la Caisse des dépôts ainsi que des représentants comme Yves de Gaulle (secrétaire général de Suez), Jean-Louis Gergorin (vice-président de la coordination stratégique chez EADS, mais dont les activités ont cessé avec l’affaire Clearstream) ou Marwan Lahoud, PDG du leader européen dans le secteur des missiles MBDA dont EADS est actionnaire à 37,5% et dont le frère Imad Lahoud [18] a connu quelques démêlées judiciaires en liaison avec Jean-Louis Gergorin lors de l’affaire Clearstream.